Jeudi 19 Janvier 2023

Bank Al-Maghrib : «Nous ne faisons pas de QE et nous n’influençons pas le marché»

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Les équipes de la Banque centrale se sont livrées à un exercice de pédagogie jeudi auprès de la presse pour clarifier les objectifs des opérations d’Open Market en cours actuellement. 
 

Abondamment commentées, les opérations d’Open Market de Bank Al-Maghrib sont en réalité un quasi non-évènement lorsqu’elles sont placées dans leur contexte. Si les opérateurs de marché l’ont vite compris, la Banque centrale a néanmoins tenu à rassurer le grand public sur la nature de ces opérations, qui bien qu’inédites, ne font pas basculer la Banque centrale dans une politique non-conventionnelle.
 
Des opérations stériles pour le marché monétaire
 
Younes Issami, Directeur des opérations monétaires et de change par intérim auprès de la Banque centrale, a présenté ces opérations structurelles qui ciblent uniquement les bons du Trésor de maturité court terme, et qui ont généré des interprétations incorrectes. Parmi elles, l’assimilation de ces opérations à du Quantitatif Easing (QE), à l’image de ce qu’on a pu voir dans des pays développés ces dernières années.
 
Bank Al-Maghrib tient à ce que ces interventions soient neutres et sans incidence sur la masse monétaire : «Nous ne faisons pas de QE car nous ciblons uniquement les maturités courtes et nous n’augmentons pas les liquidités disponibles dans le marché», a précisé Issami, confirmant ainsi que le montant des BDT achetés par la Banque centrale est déduit des avances à 7 jours auprès des banques. (On en parle ici).
 
«Ce n’est ni un soutien à l’économie ni un soutien au Trésor ni de la planche à billet ou du financement de la dette», a insisté Mohamed Souhail, adjoint du directeur, également présent à la conférence de presse. 
 
Explicitant les véritables intentions de la Banque centrale, Younes Issami a souligné qu’il s’agissait avant tout de ramener la demande sur le marché primaire, en permettant aux banques qui avaient atteint leur limite en matière de détention de BDT, de vendre leurs titres à BAM. Celle-ci ne cherche ni à influencer les taux (elle achète au prix du marché) ni le choix des investisseurs qui peuvent soumissionner sur les maturités qu’ils souhaitent. 
 
Comment débloquer la situation du Trésor ?
 
La problématique du financement du Trésor sur le long terme reste entière. Et pour Issami, la solution viendra des émissions à taux révisables. Le Trésor en a déjà lancé fin 2022 (On en parle ici) et devrait prochainement, selon le responsable, émettre de nouveaux bons à long terme indexés sur les taux 13 et 26 semaines pour atténuer les craintes des investisseurs sur l’impact éventuel de nouvelles hausses des taux. Car, si les investissements rechignent à aller sur la partie longue de la courbe, c’est précisément parce qu’ils anticipent de nouvelles hausses de taux, dans le sillage du resserrement de la politique monétaire. 
 
Prolongement du programme de rachat d’actifs ?
 
Le programme initié par la Banque centrale porte sur 25 Mds de dirhams, dont 16 Mds ont déjà été injectés. Bank Al-Maghrib n’exclut pas de le prolonger : «au terme de ce programme, nous ferons des évaluations afin de savoir s’il sera nécessaire ou pas de le prolonger», a indiqué Younes Issami. 
 
Dernières précisions : Bank Al-Maghrib se fera rembourser en temps et en heure par le Trésor sur chaque tombée et elle n’envisage pas d’élargir le programme à d’autres sous-jacents autres que les BDT court terme.

BAM

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