Mercredi 14 Juin 2023

Ahmed Zhani (CDG Capital) : BAM devrait opter pour un statu quo en juin

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L'économiste en chef de CDG Capital anticipe un statu quo pour le prochain Conseil de BAM prévu le 20 juin.

 

Le prochain Conseil de Bank Al-Maghrib devrait opter pour une pause après trois hausses successives du taux directeur, qui l’ont ramené aux niveaux que nous avions connus entre 2012 et l’été 2014. C’est le scénario central de l’économiste en chef de CDG Capital, Ahmed Zhani, qui s’exprimait ce matin (mercredi) à l’occasion d’une rencontre sur les perspectives des marchés, organisée par la Bourse de Casablanca et l’Association professionnelle des sociétés de Bourse.

 

Selon Ahmed Zhani, la politique restrictive de BAM, entamée en septembre dernier, est restée expansionniste en termes de liquidités. En effet, la Banque centrale a continué à servir la totalité de la demande des banques, générant un excédent de trésorerie compris dans une fourchette entre 10 et 15 Mds de dirhams, soit les mêmes niveaux constatés depuis le déclenchement de la pandémie où elle avait décidé d’ouvrir les vannes.

 

Resserrement de la politique monétaire : Quel bilan ?

Ahmed Zhani tire un premier bilan de ces trois trimestres de resserrement monétaire : «Bien que partielle, la transmission du taux directeur aux taux débiteurs est plus marquée que sa transmission aux taux créditeurs. Ceci pour les taux. Quant aux crédits, ils ont continué à évoluer à un rythme soutenu tirés par les crédits aux entreprises».

 

En chiffres, les données disponibles à la fin du T1-2023 montrent que le taux moyen global débiteur a augmenté de +79 pbs avec 104 pbs pour les crédits de trésorerie et 79 pbs pour les crédits à l’équipement contre seulement 56 pbs pour les crédits à la consommation et 10 Pbs à l’immobilier.

 

Ces hausses ne prennent pas en compte la hausse de 50 pbs instaurée fin mars.

 

Ainsi, le renchérissement du crédit a été plus perçu par les entreprises avec une transmission qui a atteint 79% pour les crédits à la trésorerie. Mais cela ne les a pas empêchées de continuer à consommer des financements, profitant notamment des crédits de trésorerie garantis par l’Etat. En témoigne leur accroissement moyen de 6,2% sur les 4 premiers mois de l’année et de 4,7% sur l’année 2022 Vs 3,2% en 2021.

 

Cependant, les crédits à l’habitat et à la consommation ont enregistré une décélération à 2,1% et 2,6% respectivement à fin avril 2023 Vs 2,8% et 3,3% à fin 2022, explique Zhani, pour qui le ralentissement des crédits aux ménages est beaucoup plus imputable à la détérioration de la situation économique qu’à la hausse des taux des crédits.

 

Vers une pause dans le cycle restrictif ?

 

Pour le Conseil du 20 juin, l’économiste en chef de CDG Capital prévoit un statu quo de la Banque centrale étant donné la fragilité de la reprise économique sous l’effet de la sécheresse et de la baisse de la demande aussi bien étrangère que locale.

 

Cette décision serait également justifiée par le faible impact de la politique monétaire sur la stabilité des prix compte tenu de la nature des tensions inflationnistes et de la faiblesse du canal des anticipations chez les ménages marocains.

 

L’economiste privilégie ainsi la piste de «donner du temps au temps » alors la transmission des hausses du taux directeur aux taux débiteurs reste partielle. Un constat encore plus marqué lorsqu’il s’agit des taux créditeurs.

 

BAM

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