Vendredi 08 Decembre 2017

L'Italie, risque politique n°1 pour la zone euro selon Allianz GI

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PARIS, 8 décembre (Reuters) - La situation de surendettement de l'Italie et la faiblesse de son adhésion à l'euro constitueront le principal risque politique dans la zone euro en 2018 et sans doute pour les années suivantes, estime Allianz Global Investors.

Si la divergence croissante entre les politiques monétaires de la Réserve fédérale américaine et de la Banque centrale européenne (BCE) s'annonce comme le thème dominant de l'année à venir pour les marchés de taux, l'environnement des risques politiques reste "assez bénin", a estimé vendredi Franck Dixmier, directeur des gestions obligataires de la société de gestion.

Mais il a mis l'accent sur la situation particulière de l'Italie dans un paysage économique globalement jugé "homogène".

"Le risque italien va nous accompagner pendant des années", a-t-il dit. "C'est le seul pays de la zone euro avec une croissance potentielle négative. Certes, il y a des excédents courants mais la croissance potentielle, négative ou nulle selon les mesures, n'est pas en mesure de réduire à terme l'endettement de l'Etat italien, qui n'est absolument pas tenable."

Pour Franck Dixmier, "le problème de la soutenabilité des dettes en zone euro n'est absolument pas adressé. C'est une source de fragilité qui va nous accompagner".

Il juge la situation de l'Italie d'autant plus préoccupante que celle du Portugal, un temps comparable, s'est nettement améliorée.

"On a à peu près les mêmes niveaux d'endettement au Portugal et en Italie, environ 130% (du PIB, ndlr) mais le Portugal a une croissance à 2,6%, un déficit/PIB de 1,4%, un déficit/PIB 2018 qui sera inférieur à 1%, un chômage qui a été divisé par deux en cinq ans (..), des exportations qui comptent pour 41% du PIB portugais: c'est absolument remarquable."

Pour l'Italie, la Commission européenne prévoit une croissance de 1,5% de l'activité économique cette année mais de 1,3% seulement pour 2018 et de 1% pour 2019.

Alors que l'Italie se prépare à des élections législatives, au plus tard en mai prochain, Franck Dixmier a également souligné que le pays était lanterne rouge de la zone euro en matière de soutien à la monnaie unique.

"Entre 2016 et 2017, l'adhésion au projet européen s'est renforcée. En Italie, le taux d'adhésion est extrêmement faible et pour nous, c'est vraiment un souci", a-t-il dit.

Le Mouvement Cinq-Etoiles (M5S), fondé par l'humoriste Beppe Grillo, est en tête des sondages sur les intentions de vote pour les législatives 2018. Après avoir tenu pendant des années des positions très eurosceptiques, il s'efforce actuellement de rassurer sur sa capacité à gouverner et sa volonté de réformer l'Union, sans pour autant totalement exclure totalement un référendum sur l'euro.

 

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