Jeudi 17 Janvier 2019

La croissance en Chine devrait avoir freiné à 6,4% au 4e trimestre

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PEKIN (Reuters) - La croissance de l’économie chinoise devrait être tombée au quatrième trimestre 2018 à son plus bas niveau depuis la crise financière mondiale en raison du ralentissement du commerce mondial et de la demande intérieure, montre jeudi une enquête de Reuters.

Les économistes et analystes interrogés prévoient en moyenne une croissance de 6,4% en rythme annuel pour octobre-décembre après celle de 6,5% enregistrée sur le trimestre précédent. Un tel chiffre serait le plus faible depuis le début 2009.

D’un trimestre sur l’autre, le produit intérieur brut (PIB) chinois est attendu en hausse de 1,5% après 1,6% sur juillet-septembre.

Le ralentissement pourrait se poursuivre sur le trimestre en cours avec la baisse des exportations et en attendant que les mesures de soutien à l’activité mises en oeuvre ces derniers mois par Pékin portent leurs fruits, estime Tao Wang, économiste d’UBS, dans une note.

“Lorsque les effets de l’assouplissement de la politique deviendront plus sensibles et que les investissements dans les infrastructures remonteront pendant la saison des constructions au printemps, nous nous attendons à un rebond notable de la dynamique de croissance au deuxième trimestre.”

Pékin doit publier lundi à 02h00 GMT les statistiques du produit intérieur brut (PIB) pour le quatrième trimestre et l’ensemble de l’année 2018, ainsi que les chiffres de la production industrielle, des ventes au détail et des investissements en actifs fixes pour le mois de décembre.

La croissance sur l’ensemble de l’année écoulée devrait être revenue à 6,6%, ce qui marquerait son rythme le plus faible en 28 ans, après 6,9% en 2017.

Les estimations des 53 économistes et analystes s’échelonnent de 6,1% à 6,7%.

Si les chiffres trimestriels publiés par Pékin sont généralement assez stables, les investisseurs pourraient attacher davantage d’importance aux statistiques mensuelles, sans doute plus représentatives de l’évolution à court terme.

UNE RELANCE MASSIVE DONT LES EFFETS PRENDRONT DU TEMPS

L’annonce depuis le début du mois d’une contraction de l’activité dans le secteur industriel et de la plus forte baisse des exportations depuis deux ans a ravivé les craintes d’un atterrissage économique brutal de l’économie chinoise, la deuxième du monde.

Les investisseurs suivent donc avec d’autant plus d’attention l’évolution des négociations commerciales en cours entre la Chine et les Etats-Unis, dans l’espoir qu’un compromis permette de lever certains des freins aux exportations et à la croissance chinoises.

Mais même si Pékin et Washington parviennent à s’entendre, le soulagement pour la Chine ne sera que limité, estiment certains analystes en soulignant la nécessité de relancer l’investissement intérieur et la demande privée.

C’est justement pour tenter de stimuler le crédit que la Banque populaire de Chine (BPC) a abaissé le 4 janvier le taux de réserves obligatoires des banques, la cinquième mesure de ce type en un an.

Les autorités monétaires ont aussi multiplié les injections de liquidités dans le système financier. Mais certains banquiers notent que les entreprises en quête de crédit se font rare à cause des incertitudes sur leurs perspectives d’activité.

Parallèlement à l’assouplissement monétaire, Pékin a annoncé l’augmentation des dépenses publiques d’investissement dans les infrastructures cette année et des allègements d’impôts et de taxes pour les entreprises.

Certains observateurs estiment que ces allègements pourraient représenter un total de 2.000 milliards de yuans (259 milliards d’euros) sur l’ensemble de cette année, et que les provinces pourraient émettre pour 2.000 milliards de yuans d’obligations destinées à financer de grands projets.

L’impact de ces mesures sur le PIB pourrait toutefois ne se faire sentir que tardivement: les économistes interrogés par Reuters prévoient pour 2019 un nouveau ralentissement de la croissance à 6,3%.

La semaine dernière, plusieurs sources ont rapporté que les autorités chinoises envisageaient un objectif de croissance pour cette année entre 6% et 6,5%, plus prudent que celui d’environ 6,5% fixé il y a un an pour 2018.

 

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