Vendredi 29 Decembre 2017

Bourses mondiales : La gestion active pourrait avoir une carte à jouer en 2018

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Vers un marché plus volatil et plus incertain. La gestion active pourrait avoir sa chance. Les fonds indiciels n'en poursuivent pas moins leur percée.

 

LONDRES (Reuters) - Après avoir lutté pendant des années pour tenter de battre les indices, les gérants actifs pourraient bénéficier en 2018 d'un contexte plus favorable à leurs talents.

La volatilité, tombée à des niveaux historiquement bas, pourrait finir par remonter et l'incertitude pourrait grandir aux Etats-Unis, où le cycle économique est dans une phase très tardive et où la Réserve fédérale commence à réduire son énorme bilan.

Pour ces raisons et quelques autres, la probabilité d'une correction d'au moins 10% sur les actions pourrait augmenter.

Si ce scénario nullement déraisonnable se matérialisait l'an prochain, l'environnement macroéconomique et les conditions de marché devraient favoriser l'investissement basé sur la sélection de titres en fonction des convictions des gérants ("stock picking") au détriment de la gestion indicielle.

Après plusieurs années difficiles, la gestion active a déjà tiré son épingle du jeu en 2017. Selon des données de MorningStar, quelque 49% des fonds actions américains actifs ont surperformé cette année l'indice de référence de la gestion passive de leur secteur sur les 12 mois au 30 juin 2017, contre 26% seulement sur l'ensemble de l'année 2016.

Les dernières données de S&P Dow Jones Indices vont dans le même sens. Sur les 12 mois à juin 2017, 57% des gérants de grosses capitalisations, 61% des gérants de moyennes capitalisation et 60% des gérants de petites capitalisations ont sous-performé leur indice de référence, à savoir, respectivement, le S&P 500, le S&P MidCap 400 et le S&P SmallCap 600, selon ces données.

Cela paraît peu brillant mais c'est bien mieux que sur les cinq dernières années avec un taux de sous-performance de 82% pour les grosses capitalisations, de 87% pour les moyennes et de 94% pour les petites.

Sur les 15 dernières années, qui englobent deux des pires récessions de Wall Street (2002 et 2008), c'est encore pire avec un taux de sous-performance qui dépasse 90% pour les trois catégories d'actions, toujours selon les données S&P Dow Jones.

 

Difficile de battre le marché

 

L'histoire montre toutefois qu'il est très difficile pour les gérants actifs de battre le marché, même en période de forte volatilité, de correction marquée, de rotation sectorielle importante et de forte disparité entre les prix des actions.

"La croyance selon laquelle les marchés baissiers favorisent la gestion active est un mythe", lisait-on dans un texte de S&P Dow Jones Indices après le krach de 2008.

Les conditions cette année étaient à l'opposé de celles que l'on vient de décrire. L'indice du CBOE qui mesure la volatilité du S&P 500 a en effet atteint son plus bas niveau depuis sa création en 1990. Quand au S&P 500 lui-même, il a battu plusieurs dizaines de fois son record historique et s'oriente vers une progression de 20% sur l'ensemble de l'année.

Et l'an prochain ?

Une enquête réalisée par Natixis Investment Managers auprès de 500 investisseurs institutionnels montre que 76% d'entre d'eux s'attendent à des conditions de marché plus volatiles et à des risques de "bulles" sur certains actifs donnant l'avantage aux stratégies d'investissement actives.

Pour 59% des investisseurs ayant répondu à l'enquête, la basse volatilité observée cette année, qui résulte en partie du mouvement de décollecte sur les fonds actifs en faveur des fonds indiciels, est une source de grande préoccupation. Ils sont en outre 63% à estimer que la croissance de la gestion indicielle a contribué à faire grimper les valorisations.

 

Les ETF ont tjours le vent en poupe

 

D'autres enquêtes suggèrent au contraire que la gestion passive, en particulier les fonds indiciels cotés (exchange-traded funds, ETF), devrait poursuivre sa croissance en 2018.

Selon une enquête du cabinet de consultants EY, réalisée auprès d'intervenants sur le marché des ETF, les fonds d'investissement passifs devraient avoir dépassé leurs concurrents actifs d'ici à 10 ans.

L'encours total des ETF, qui sont des fonds cotés en Bourse et adossés à un indice dont ils ont pour objectif de répliquer la performance au moyen d'une gestion passive, devait atteindre 7.600 milliards de dollars fin 2020, contre un peu moins de 5.000 milliards actuellement, selon cette même enquête.

Autre souci pour les fonds actifs, l'entrée en vigueur en janvier de la directive européenne MiFID II qui, en imposant un contrôle strict des frais que facturent les conseillers financiers à leurs clients, devrait favoriser les produits les plus accessibles et les plus transparents, à commencer par les ETF.

"L'arrivée de MiFID II est en effet un point qui est considéré comme positif pour les ETF en particulier et les fonds indiciels en général", explique Antoine Lesné, responsable de la stratégie et de la recherche pour les ETF en Europe de State Street, l'un des leaders de ce marché. "Il y a un vent porteur qui devrait amener de nouveaux investisseurs vers les ETF."

 

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